Séquence MUSIQUES du MONDE
Introduction : Nous réalisons sur cette page un grand tour du monde des musiques, des chants, des cultures, des danses, des traditions et des artisanats instrumentaux.
Pays explorés : Indonésie - Japon - Chine - Nouvelle-Zélande - Inde - Canada - États-Unis et Hawaï - Mexique - Cuba - Jamaïque - Brésil - Écosse - Portugal - Grèce - Suisse - Autriche - Finlande - Sénégal - Mali - Maroc - Madagascar...
Exercice proposé
:
1) Constituez-vous en groupes et choisissez 3 pays, en veillant à ce qu'ils proviennent de différents continents...
2) Pour chaque pays, écrivez ce qui le caractérise : culture, mode de vie, monuments, gastronomie, sports...
3) Indiquez les traditions musicales de ces pays, telles qu'elles vous viennent à l'esprit, même si ce sont des clichés.
4) A la maison, faites des recherches plus approfondies sur ces musiques, et recherchez des extraits vidéos à faire écouter en classe, lorsque vous
présenterez vos travaux.
INDONÉSIE : La magie sonore du Gamelan...
Démonstration des différents groupes d'un Gamelan, avec en ajout la flûte en bambou suling à 3'35.
Introduction : En Indonésie, sur les Îles de Java et Bali, la musique traditionnelle est réputée pour ses ensembles de Gamelan.
Présentation : Le mot est composé de deux parties : gamel désignant un marteau, et an appelant une notion collective. Le Gamelan accompagne les rites hindouistes, les théâtres d’ombres et de marionnettes, ou les danses de cour. On le trouve aussi lors des mariages, bals, réunions publiques, rassemblements privés ou officiels.
Musique : Leur unité sonore est caractéristique, alors qu'ils réunissent 60 à 80 instruments. On y décompose trois familles que sont les métallophones, les gongs et les peaux. Il n'y a ni soliste, ni improvisation, mais au contraire une répartition extrêmement précise des rôles au service d’une harmonie, établie sur des échelles de cinq ou sept tons.
JAPON : Le jeu raffiné du koto...
Au milieu des cerisiers, la grande douceur sonore du koto.
Contexte : Le koto, importé de Chine au VIIIe siècle, fait figure d'instrument national japonais. Joué jadis par les jeunes filles de la noblesse pour la musique de cour, puis démocratisé au fil du temps, il exécute un répertoire raffiné et intime.
Instrument : Mesurant au moins 1,80 m dans sa longueur, le koto est posé au sol ou sur une table basse. L’exécutante est à genoux, munie d’onglets d’ivoire attachés au pouce, à l’index et au majeur, pinçant ainsi 13 (jusqu'à 32) cordes de soie.
CHINE : Le son, l'être et la nature...
A nos oreilles occidentales, cet erhu chinois est un défi d'élégance et de poésie musicale.
Présentation : La musique chinoise est basée sur une échelle de douze tons, qui correspondent aux douze lunes, douze mois et douze heures du jour. Le son relie l’être à la nature. Les instruments sont fabriqués à partir de matières naturelles : bambou, soie, peau, bois, pierre...
Instrument : L'erhu accompagne le chant dans la musique classique chinoise. Sa caisse de bois dur ou de noix de coco, hexagonale ou octogonale, est recouverte d'une peau de serpent ou de lézard. Son manche, parfois terminé d'une tête de dragon ou de chauve-souris sculptée, est fait d'une tige en bambou qui accueille deux cordes de soie.
NOUVELLE-ZÉLANDE : Esprits et conques...
Démonstration du putatara, avec son embout de bois sculpté, dans une scène d'incantation.
Présentation : La conque est un coquillage marin, utilisé comme instrument à vent depuis des temps très anciens. Sa sonorité rugissante aurait le pouvoir de chasser les mauvais esprits, et d'imiter le son des baleines.
Elle se joue traditionnellement au Japon et dans les îles du Pacifique, par exemple chez les Maoris de Nouvelle-Zélande.
INDE : Une musique
savante et sacrée...
Anoushka Shankar interprète le Concerto pour Sitar et orchestre de son père, Ravi Shankar.
Présentation : La musique est l'expression d'une longue tradition classique, que l'on retrouve dans l'ensemble des pays formant le Sous-Continent Indien (Pakistan, Bangladesh, Népal, Sri Lanka). Prenant un caractère sacré et mystique, elle est liée aux religions hindoue, musulmane et bouddhique. La musique est bien souvent associée à la danse, réputée pour être l’une des plus gracieuses du monde. Les instruments s’inspirent de la voix, considérée comme l'expression sacrée et originelle. Le système musical est basé sur des centaines de schémas mélodiques et rythmiques, correspondant à des atmosphères, états d’âme, couleurs, moments de la journée ou saisons.
CANADA : Chants Inuits venus du froid...
Explications sur les jeux vocaux.
Présentation : Population des régions polaires du nord du continent américain (Alaska, Groenland, Labrador, Baie d'Hudson), les Inuits forment un peuple autochtone d'environ 150 000 âmes.
Jeux sonores : Ils utilisent le vocable nipi pour décrire les phénomènes sonores incluant : sons instrumentaux, sons vocaux ou bruits naturels.
Parmi les jeux vocaux, on distingue le katajjaq qui est un chant de gorge pratiqué par les femmes. Face à face, dans une sorte d'opposition très rapprochée, elles émettent des sons gutturaux complexes.
Compréhension : On y décèle toutes sortes d’imitations (bruits domestiques, cris d’animaux sauvages...). Le but recherché est d’épuiser
l’adversaire pour lui faire perdre la cadence, jusqu'à provoquer un grand élan d'hilarité collective !
ÉTATS-UNIS : Country et Bluegrass...
Une chanson country à 2 voix, accompagnée aux guitares, violon, banjo et contrebasse.
Contexte : L'Amérique des campagnes incarne l'histoire du pays profond. On y trouve des éleveurs et des ranchs, à l'âme cowboy installés dans une vie rurale sur laquelle la modernité n'a que peu de prise.
Musique : Trouvant ses sources dans les folklores des émigrants irlandais, écossais et anglais, la country est née au XVIIIe siècle dans les Appalaches. Elle se chante avec des ballades aux mélodies et harmonies simples, louant les champs, les rivières, les clairs de lune et l'amour... Elle s'est enrichie par d'autres styles populaires comme le bluegrass, le honky tonk, le rockabilly ou le cajun.
HAWAÏ : Plages, soleil et ukulélé...
Duo d'ukulélés pour un medley d'airs de Disney.
Histoire : En 1879, le navire portugais Ravenscrag débarque à Honolulu. À son bord, 400 immigrants originaires de Madère, venus travailler en exploitation de canne à sucre. Les hawaïens furent frappés par leur petite guitare, dérivée du cavaquinho. Le terme ukulélé proviendrait de uku (puce) et lélé (sauteuse), faisant allusion à la puce du chat. Les mouvements rapides des doigts furent en effet été comparés au pattes de l'animal se grattant.
MEXIQUE : Les orchestres mariachis...
Mariachi : chants, guitares et harpe, pour Guantanamera.
Origines : Le son des orchestres mariachis est un mélange de sonorités espagnoles et locales. Ils intègrent violons, guitares, trompettes et harpe. Au XIXe siècle, ces musiciens étaient souvent des paysans itinérants qui allaient d’hacienda en hacienda.. Après la révolution, beaucoup sont venus chanter leur cause dans les rues, tout en jouant le rôle de porteurs de nouvelles. Leur répertoire s’est élargi au XXe siècle et leurs prestations se font désormais lors de fêtes sociales ou officielles.
CUBA : Salsa, la "sauce piquante" musicale !
Un orchestre typique de salsa.
Présentation : Construite sur un mélange de musiques : cubaine (son), portoricaine (plena et jibaro), colombienne (cumbia) et dominicaine (merengue), la salsa est apparue à la fin des années 1960. C'est une musique de danse dynamique et sensuelle, reposant sur un rythme de deux fois 4 temps. Les improvisations et riffs mélodiques font partie de sa stylisation. L'orchestre présente une section rythmique (basse, piano, timbales, congas, bongos, claves), des cuivres (trompettes, trombones, saxophones), le chant et les chœurs.
JAMAÏQUE : Le reggae en étendard !
Could You Be Loved de Bob Marley.
Histoire : Dans les années 1950, alors que calypso et mento sont les principales musiques en Jamaïque, les disc-jockeys et leurs sound-systems font venir les sons du rhythm and blues et du rock and roll.
De cette rencontre naît d'abord le ska. Puis à la fin des années 1960, le reggae trouve sa forme de musique contestataire, faisant appel à la fierté du peuple Noir et prêchant un retour à ses racines.
Dans les années 1970, Bob Marley va faire connaître le reggae au monde entier comme un symbole d'émancipation et de liberté.
Musique : Avec son tempo ralenti, sa basse alourdie et ses accents sur les temps faibles, il adopte un mouvement chaloupé qui en est la marque de fabrique. Dans son bagage instrumental : orgue électrique, guitare électrique, guitare basse et cuivres.
BRÉSIL : Cuica, l'appel de la forêt...
Instrument : Le cuica est un petit tambour à friction, introduit jadis en Amérique par les esclaves venus d’Angola.
Il est joué par un procédé de frottement de sa tige interne en bambou, à l’aide d’un chiffon mouillé.
Il émet alors un crissement, imitant le cri du singe. On le retrouve dans les écoles de carnaval.
ÉCOSSE : Les défilés de Pipe Bands...
Un bagpipe écossais joue : Scotland the Brave.
Histoire : Depuis le XIXe siècle, les fêtes écossaises sont animées par des ensembles de cornemuses, caisses et tambours, qui défilent fièrement dans les rues, ou bien se défient lors de festivals. Leurs origines se trouvent dans les armées impériales britanniques, qui rassemblèrent jadis les sonneurs de cornemuses d'Écosse avec les tambours d'Angleterre. La grande cornemuse s'appelle Great Highland Bagpipe (traduisez par : grand sac à tuyaux). Elle existe depuis 1000 ans sur ses terres écossaises.
PORTUGAL : le fado, chant de l'âme...
Explications, puis interviews d'Amalia Rodrigues.
Explications : Emblème de la musique portugaise, le fado - du latin « Fatum » (= fatalité, destin) - est le chant national qui incarne l'âme de ce pays. Il a pour voix légendaire celle d'Amália Rodrigues, dont le timbre si particulier reste dans les mémoires. Le fado est l’expression de la saudade (sentiment de nostalgie). On le trouvait dans les vieux faubourgs de Lisbonne, relié à la pauvreté, la prostitution et la vie de bohème. Les thèmes récurrents sont : la solitude, le mal de vivre, l’exil, le deuil, l’amour inaccompli, la tristesse, la jalousie, la vengeance...
GRÈCE : Folklore, bouzouki et sirtaki...
Une entraînante et joyeuse démonstration de sirtaki !
Musique : Instrument à cordes grec appartenant à la famille des luths, le bouzouki est constitué d'une caisse piriforme et d'un long manche muni de frettes. Ses cordes métalliques sont doublées. Il a longtemps eu mauvaise réputation, étant associé au monde des brigands. Depuis le milieu du XXe siècle, il a été réhabilité, pour être considéré comme l'instrument national. Il accompagne le sirtaki : cette danse fut célèbre grâce au film Zorba le Grec (1964).
SUISSE, AUTRICHE : Le son des Alpes...
La profondeur du Cor des Alpes.
Présentation : C'est l'instrument national helvétique, connu dans tous les pays de la chaîne des Alpes (Autriche, France et Italie). Le cor des Alpes est une longue trompe en pin, sapin ou épicéa. Son embouchure de buis ou de tilleul lui procure un timbre velouté et majestueux. Jadis utilisé par les vachers et les bergers, il pouvait se faire entendre à plusieurs kilomètres, formulant des messages codés ou d’appel. Depuis, il a perdu sa fonction initiale pour être confié à des musiciens et prendre place dans les processions et fêtes traditionnelles.
FINLANDE : Sibelius, un héros national...
La beauté austère de Finlandia.
Compositeur : Jean Sibelius (1865 - 1957) est considéré comme l'un des grands symphonistes du XXe siècle. Il composa plusieurs partitions inspirées du Kalevala : la fresque avec chœurs Kullervo, le poème symphonique Luonnotar (sur la Création du monde), Les légendes de Lemminkäinen (incluant le Cygne de Tuonela) et l'ultime pièce symphonique Tapiola. Son œuvre majeure, Finlandia (1900), illustra la résistance finlandaise vis-à-vis de l'occupation russe.
PAYS ARABES : La douceur de l'oud...
Histoire, fabrication, fonctionnement et jeu de l'oud.
Explications : Du mot arabe al-oud (le bois), l'oud est né en Babylonie autour de l'an 600. Fait de noyer ou d'érable, il présente une caisse en forme de poire. Sa table est percée d'ouïes couvertes en rosaces. Son manche ne possède pas de frettes et permet de varier toutes les hauteurs de sons. L'angle entre le cordier et le manche joue un rôle dans la pression des 11 ou 12 cordes couplées. Il se joue avec un long plectre flexible, le risha (plume), fait d'une tranche fine de corne de vache, ou bien d'une plume d'aigle aplatie.
SÉNÉGAL, MALI : Le "bois qui chante"...
Joyeuse démonstration de balafons et tambours !
Présentation : Le balafon est un instrument sacré, porteur d’esprits protecteurs, et remontant à l'Empire mandingue. Dans la langue des Malinkés, sa dénomination associe bala (instrument) et fon (sonne). Il participe aux danses et cérémonies, et apparaît sous des formes extrêmement variées. Fabriqué sur une structure de bois légère, nouée avec des lanières en cuir, il présente des lames en bois dur, rangées en tailles croissantes. Au-dessous se placent des calebasses formant les caisses de résonance.
MAROC : Musique et vie des Berbères...
Les fêtes, chants et danses pratiqués dans le Haut-Atlas.
Contexte : La subsistance des Berbères tient aux cultures céréalières (maïs, orge), arboricultures (dattes, amandes, argan) et
élevages de troupeaux. Ils pratiquent une musique ancestrale, intimement liée à leur mode de vie agricole et leur foi en la fertilité de la Terre
divine. Poésie, proverbes, préceptes moraux ou adages sont au cœur de la tradition orale et chantée. Dans les fêtes ou rituels, on s'accompagne de rythmes (au tambour bendir) et de danses.
MADAGASCAR : L'instrument sacré...
Contexte : A Madagascar, la valiha fait figure d'instrument national. C'est une cithare tubulaire en bambou, dont les origines lointaines renvoient aux pays du Sud-Est Asiatique, par le fait des migrations. Le nom valiha viendrait du sanskrit « vadhya » qui signifie : instrument de musique sacré. Elle accompagne les événements familiaux, fêtes religieuses et cérémonies cultuelles, avec un jeu raffiné, d'une grande douceur.