Séquence : MUSIQUE, ENFANCE et ADOLESCENCE
Questions : Pourquoi les artistes ont-ils besoin de consacrer certaines œuvres au temps de leur jeunesse ? - Quels éléments sont le plus souvent mis en valeur lorsqu'ils évoquent ce paradis perdu ? - Musicalement, comment aborder une partition qui fait référence à de tels souvenirs ? - Est-ce que vous aussi avez une part de nostalgie sur les musiques de votre enfance ?
Chansons et musiques étudiées : Forever Young - Du côté de chez Swann - Mon Enfance - Mistral Gagnant - L'Oiseau - Belle - Michèle - Over the
Rainbow - J'ai dix ans -
Forever Young, Alphaville
La groupe allemand Alphaville s'est illustré dans le courant new wave des années 1980. Énorme succès
international en 1984, sur une base sonore de synthétiseur (style musical appelé : synth-pop), Forever Young parle de la
jeunesse et de la crainte du temps qui passe. Il y a alors un contexte d'inquiétude sur un risque nucléaire, en pleine guerre froide entre les États-Unis et la Russie. Extrait des paroles
(traduites en français) : "Nous ne faisons que regarder les cieux, Espérant le meilleur, Mais nous attendant au pire, Allez-vous larguer la bombe ou non ?"
Du côté de chez Swann, Dave (+ Calogero)
En 1975, Dave, en plein succès après Vanina (1974), fait appel à son parolier et compagnon Patrick Loiseau pour imaginer un nouveau projet de chanson. Ce dernier, s'inspirant de ses lectures de jeunesse, en particulier des romans de Marcel Proust, propose le titre : Du côté de chez Swann.
La recette fonctionne formidablement, tant cette évocation nostalgique de l'adolescence et des premières amours résonne en chacun. En 2005, c'est Calogero qui met en musique une version plus rock de la chanson...
On oublie, hier est loin, si loin d'aujourd'hui, Mais il m'arrive souvent de rêver encore, À l'adolescent que je ne suis plus...
Mon enfance, J. Brel
Né le 8 avril 1929 à Schaerbeek, en Belgique, Jacques Brel passa son enfance dans une famille bourgeoise et catholique. Rêveur et frondeur, il se montra peu intéressé par l'école, les scouts, et cette ambiance familiale bien trop tranquille. Dans cette chanson Mon enfance (1967), il décrit une vie "de grisailles, de fausses révérences et de manque de batailles". Alors vient l'adolescence libère au moins son cœur de ces carcans : "Et le mur du silence un matin se brisa, Ce fut la première fleur et la première fille, Je volais je le jure, je jure que je volais...". Jusqu'à ce que la guerre arrive, et ne brise l'envolée...
Mistral Gagnant, Renaud
Avec sa poudre sucrée, fruitée et pétillante sur la langue, le Mistral gagnant était une confiserie des années 1970, vendue au prix de 10 centimes de francs. Lorsque le rabat de l'emballage comportait l'inscription "gagnant", l'enfant pouvait en avoir un autre gratuit. L'effet "mistral" provenait du nom du train à motrice électrique qui reliait Paris à la Méditerranée. Le chanteur Renaud évoque ces bonbons pour parler de ses souvenirs d'enfance à sa fille Lolita.
L'Oiseau, par Calogero & Zazie
C'est pour le feuilleton de Cécile Aubry Sébastien parmi les hommes, diffusé en 1968 sur la 1ère chaîne de l'ORTF, que fut écrite la chanson L'Oiseau. Signée de deux compositeurs, Daniel White et Eric de Marsan, celle-ci loue la nature et évoque les liens affectifs, à travers la métaphore de l'oiseau et de l'hiver : Car j'ai vu l'oiseau voler, J'ai vu l'oiseau, je sais qu'il partait, Je l'ai entendu pleurer, Le bel oiseau que le vent chassait.
Belle, par Zaz
Tout commence avec un roman de l'écrivaine, autrice jeunesse et réalisatrice française Cécile Aubry (1928 - 2010) Elle fait jouer son propre fils franco-marocain, Mehdi, dans le feuilleton télévisé Belle et Sébastien (diffusé de 1965 à 1970), avec un chien de montagne des Pyrénées.
Sébastien y est un orphelin, vivant dans un chalet, tandis que Belle s'est échappée d'un chenil où elle était maltraitée. Le tournage se déroulera dans les Alpes-Maritimes et les paysages du Mercantour.
Depuis, Belle et Sébastien a connu de multiples adaptations, notamment au cinéma, avec ici la chanson reprise par Zaz.
Michèle, G. Lenorman
Sur des paroles de Didier Barbelivien et une musique de Michel Cywie, Michèle, datée de 1976, rapporte un souvenir marquant de l'adolescence de Gérard Lenorman. Cette jeune fille a donc bel et bien existé, du temps du Lycée Chaptal à Paris, où le chanteur l'a rencontrée et en est tombé amoureux... Il narre encore sa beauté exceptionnelle, mais aussi son père très protecteur qui le chassa prestement !
Over the Rainbow, J. Garland
Compositeur américain implanté à New York, Harold Arlen (1905 - 1986) écrivit plus de 400 chansons dans sa carrière, dont ce titre composé en une seule nuit, à
l'intention de la jeune actrice Judy Garland. Celle-ci interpréta avec une infinie délicatesse Over The Rainbow à l'âge de 17 ans,
dans le rôle de la petite orpheline Dorothy pour Le Magicien d'Oz (1939). Le film musical de Victor Fleming, adapté du roman de L.
Frank Baum, avait pour point de départ la vie dans une ferme du Kansas, puis décrivait le voyage fantastique de la jeune adolescente dans un pays imaginaire, fait d'amour et de joie.
J'ai dix ans, A. Souchon
En 1974, cette chanson est le fruit d'une collaboration entre Souchon et Voulzy. J'ai dix ans évoque l'enfant rêveur que fut Alain Souchon, avant qu'un drame de la route ne provoque la mort de son père quand il avait 14 ans. Le
titre a été plusieurs fois repris (Enfoirés en 2005, Kids United en 2018...).